Entre terre et mer

le passage d'un monde à l'autre n'est que conscience.

Le tableau "Entre terre et mer" de Dominique Prévots capture une lutte silencieuse, mais intense, entre deux mondes. La toile est une représentation abstraite du conflit éternel et cyclique entre la terre et la mer, où aucun des deux éléments ne semble dominer définitivement l’autre. À travers un jeu de couleurs et de textures, l'artiste nous plonge dans cette dualité, tout en brouillant les frontières, illustrant ainsi l’idée que le passage d’un monde à l’autre n’est qu’une question de conscience, de perception.

Sur la gauche, des teintes rougeoyantes et noires dominent, évoquant la terre ferme, brute, presque volcanique, avec ses roches sombres et ses éclats de lumière, symboles d’une énergie tellurique en perpétuelle ébullition. Ces couleurs chaudes et denses semblent vouloir s’imposer, s’étendre, comme pour affirmer leur présence face à l’immensité marine.

À droite, un contraste saisissant apparaît avec des nuances de bleu profond, de blanc et de gris, rappelant les flots de l’océan, tantôt calmes, tantôt agités. Ces couleurs plus froides, mais non moins puissantes, suggèrent le mouvement fluide et imprévisible de la mer, qui se fond parfois avec le ciel, abolissant ainsi toute limite tangible. Ici, la mer semble se rebeller, prête à envahir et submerger ce qui se dresse sur son chemin.

Au centre, une zone plus lumineuse, presque éthérée, agit comme un voile entre ces deux forces, mais aussi comme un point de rencontre, de transition. C’est ici que la conscience entre en jeu, que l’homme, bien que spectateur impuissant, prend conscience de cette interaction incessante entre la terre et la mer. Ce passage de l'un à l'autre devient alors un espace où la réalité et l’illusion se confondent, où les frontières se dissolvent, laissant place à une nouvelle compréhension de l’équilibre naturel.

Le tableau nous rappelle que ce combat, bien qu'intense, ne connaît ni vainqueur ni vaincu, seulement un échange perpétuel de forces. La terre et la mer, loin d'être des opposés irréconciliables, se complètent dans un ballet cosmique où l’homme, bien qu’il en soit conscient, reste un observateur respectueux de ces puissances qui le dépassent.

Entre terre et mer n’est pas seulement une représentation d’un paysage ou d’un conflit naturel, mais une invitation à dépasser les apparences, à percevoir les liens subtils qui unissent ce qui semble séparé, et à reconnaître que la vraie frontière entre ces deux mondes réside dans notre perception, notre conscience du tout.