

il connaissait bien avant nous le langage des couleurs
Huile sur toile de lin 100cm x 100cm
encadrement caisse américaine couleur noir
Il connaissait bien avant nous le lagage des couleurs
Dans L'indien de Dominique Prévots, la toile explose en une fusion de rouges ardents, de noirs profonds et de blancs éclatants. Cette œuvre abstraite évoque l'intensité et la spiritualité du peuple indien, dont la sagesse ancestrale se manifestait, bien avant nous, à travers la maîtrise instinctive du langage des couleurs.
Le rouge, qui domine la composition, semble symboliser à la fois la vie et le sacrifice, un rappel poignant du sang versé et des rituels anciens qui rythmaient leurs croyances et leur lien à la nature. Ce rouge incandescent, en contraste avec le noir dense, évoque le combat, la résistance et peut-être la colère contre l’injustice subie par les Amérindiens, tout en réaffirmant leur force et leur fierté. Le blanc, quant à lui, apparaît tel une lueur d’espoir, ou une sorte de pureté sacrée, émergeant de cette lutte, comme si, même dans la tourmente, la sagesse immuable des peuples autochtones subsistait.
La texture et les coups de pinceau flous, parfois violents, racontent le choc des cultures, la destruction d’un monde et la tentative d’éradication d’un savoir millénaire. Ce tableau nous interroge : pourquoi vouloir effacer ceux qui avaient tant à nous enseigner ? Les couleurs ici ne sont pas simplement esthétiques ; elles deviennent un langage silencieux, un dialogue perdu que nous devons réapprendre.
L'œuvre reflète l'idée que la peinture indienne n'était pas une simple ornementation sauvage, mais bien un outil de communication, un échange de sens, un héritage spirituel. Prévots nous invite ainsi à une réconciliation à travers les couleurs, à revisiter ce passé de mépris, à reconnaître la sagesse oubliée de ceux qui connaissaient, bien avant nous, les mystères du monde et des couleurs.
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Si les Amérindiens ne connaissaient pas l’écriture, leur langage était explicite…Ils avaient cinquante-huit langages et plus de mille dialectes.
La peinture indienne n’était pas comme certains le prétendaient une coutume de sauvage, mais bel et bien la base de leurs échanges ?
Il n'existe aujourd'hui aucun témoignage précis de leur façon de parler d'autrefois. L'Indien étant avant tout un homme-indépendant, il ne voulait pas s'imposer le devoir d'apprendre les dialectes de ses voisins...
Ils devaient pour se comprendre recourir aux signes manuels, aux signes dessinés, c'était pour eux une façon de manifester leurs pensées.
Les signaux de fumée leurs servaient à communiquer sur de longues distances.
Certains indiens avaient pour habitude de tatouer sur leur peau des signes en se servant d'aiguilles trempées dans les couleurs indélébiles.
Le langage des plumes, certaines de ces coiffes précisaient la personnalité et le rang de son propriétaire, mais aussi un exploit de son propriétaire. Par exemple une plume avec une tache rouge à son extrémité rappelait la mort d'un ennemi tué au combat. Si au même endroit, la plume était coupée, cela signifiait que l'adversaire avait eu la gorge tranchée.
Les Peaux-Rouges découvrirent dans la nature qui les environnait d'innombrables produits naturels qui leur permirent de faire des peintures. Ils trouvèrent une argile d'une extrême finesse contenant différents oxydes de fer. Ils la mélangèrent avec de la graisse ou du suif de buffle, créant ainsi une pommade dont ils se servaient pour tracer sur leurs visages et leurs corps des signes divers.
Les Sioux employaient pour le même usage une substance jaune et dure provenant de la poche à fiel du bison. Celle-ci était considérée comme une « peinture-médecine ». Ils utilisaient habituellement un fruit appelé bullberru et des plantes telles que le sumac. Des fleurs, des baies, des écorces et d'autres végétaux, écrasés dans des mortiers et malaxés, servaient à faire des peintures ou colorer celles-ci.
Le plus souvent, les Indiens appliquaient les peintures sur leurs visages ou différentes parties de leur corps avec leurs doigts. Quelquefois, ils les étendaient en se servant d’outils naturels.
Les Peaux-Rouges se peignaient le corps pour être admirés, ou faire peur à leurs ennemis au cours des combats. Mais, parfois ils le faisaient aussi pour se déguiser, s'amuser, se protéger contre le vent, les insectes ou les brulures de soleil. Ils se peignaient pour paraître dans certaines cérémonies et pour exécuter des danses.
La couleur sacrée
Le rouge, la couleur sacrée des Peaux-Rouges. Les hommes blancs qui les virent pour la première fois avec le visage et le corps recouverts de ces peintures rouges les ont dès lors appelés « Peaux-Rouges ».
Le rouge était employé par les guerriers pour devenir forts et invincibles. C'est pour cette raison que cette couleur était courante lors des danses et quand la tribu partait en guerre. Le rouge était peint sur le poney de guerre, la lance, et tous les accessoires de combat et de cérémonie.
Les couleurs n'étaient pas choisies au par hasard ou par esthétique. Des règles étaient bien établies. Les couleurs, mais aussi les motifs, avaient une signification bien précise.
La signification des couleurs variait d'une tribu à une autre.
Les couleurs de guerres étaient les préférées des Indiens des plaines.
Chez les Hidasta, la peinture noire symbolise la joie, la fierté, il a déjà tué un ennemi
Le plus souvent, le blanc symbolisait le deuil et le noir la joie, tandis que le rouge évoquait le bonheur et la beauté.
Chez les Moqui, la peinture doit porter chance pour que la pluie arrose régulièrement le maïs. On remarque des éclairs sur leurs visages.
Les Cheyennes traçaient des cercles et des raies de différentes couleurs quand ils partaient au combat, mais à leur retour ils s'enduisaient de noir pour exprimer leur joie d'être revenus sains et sauf.
Les Cherokees considéraient le rouge comme la couleur du succès et du triomphe, le bleu comme celle de la défaite et des ennuis. Pour eux, le noir c'était la mort et le blanc la paix et le bonheur.
Chez les Kiowa, le rouge évoque le bonheur, mais aussi pour souligner la beauté, pour le retour des guerriers victorieux dans le camp
Les femmes indiennes employaient elles aussi les teintures mais pour souligner leur beauté.
Les peintures n'étaient pas seulement destinées au corps et au visage. Elles étaient aussi utilisées pour décorer le tipi, les totems, les robes des femmes, les tuniques des hommes, les ornements employés au cours de diverses cérémonies.
Plutôt que de détruire une telle culture, l’homme occidental aurait été averti d’en faire un bon usage… L’Art amérindien était de grande valeur. Le body art n’est surement pas un art du vingtième siècle ni même un art né au japon dans les années 1950. Rendons aux amérindiens cette paternité, nous leur avons tant pris… sans leur demander.